Ni les idées, ni les savoirs, ni la matière, ni les Êtres. Le grand défi de L’homme est d’être planté sur Terre, ouvert au ciel, en pleine gratuité, en pleine gratitude. Nous voulons tous avoir une meilleure raison d’être sur Terre que l’autre… Et pourtant il n’y a rien à justifier, rien à démontrer, rien à prouver. Il y a juste à Être, accueillir, honorer, caresser des yeux, caresser du coeur, des mains, des pieds, caresser la Terre. Nous nous approprions même l’Art en appelant cela de la Culture, par peur du nouveau, par vénalité, par prétention. Il n’y a rien à officialiser. Il nous faut être vierges, instinctifs et libres de tout système.
Brigitte
Peinture : Maurice Estève
Acropole, 1979 – Huile sur toile, 100 x 80cm
« Je ne me sers jamais d’esquisse, je peins directement sur la toile, sans dessin préalable. La couleur s’organise en même temps que les formes. Tout se cherche dans le format en chantier… Chaque œuvre est une suite de métamorphoses… En vérité une toile est pour moi une somme de reprises incessantes qui dure jusqu’à ce que je me trouve devant un organisme que je sens vivant (…) Il n’y a pas chez moi d’image préalable; pas de forme que je souhaite a priori sur une toile. Au moment même où je peins, il s’opère un échange, une conversation s’établit entre moi et le tableau au fur et à mesure que celui-ci s’organise. »
Estève, in Estève, Zodiaque, avril 1979